- Je marchais, je longeais un petit chemin le long de la voie de chemin de fer.
Il y a quelques années, des petites parcelles de terrains ont été distribuées
aux employés.
Aussi, quand, par les interstices, je joue les curieuses, j'aperçois un homme
en habit de travail penché sur son jardin un outil à la main.
Cette scène m'émeut, je ne saurais dire pourquoi, je revois mon père,
dans cette même posture.
Peut-être dégageait-elle cette sérénité que j'affectionne tant !
Ces instants où tout semble en arrêt sur image !
Toute une existence à s'occuper de ce jardin, ou tout au moins plusieurs années,
si j'en juge par les morceaux de tôles ajoutés ici et là
pour se protéger des regards indiscrets et des amateurs de poireaux chapardés.
Je savourais ma solitude, je me suis sentie soudain petite, tellement petite,
et immensément joyeuse, mon appareil photos numérique dans une main,
chaque pas devenait une danse,
le ciel de Provence était fidèle à tout ce qu'on dit de lui dans les maisons de tourisme.
Des petites pousses sortaient du fossé où des boutures avaient été jetées là parmi quelques résidus, j'ai même vu une vieille poussette en plastique pour enfant,
jaune et rouge, contraste de couleurs, petite scène insolite.
Mon regard s'est figé sur ces morceaux de tôles et là, j'ai pris la photo,
pour moi, pour vous.
MarieLH
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